12 ans d'expérience dans l'enseignement, formée en pédagogie, spécialisée en linguistique. Donne cours particuliers à domicile, toutes matières,accompagnement personnalisé, méthodologie, du CE1 à la 3ème: Secteur Guichen, Guignen, Bourg des Comptes, Bain de Bretagne...
dimanche 7 mars 2010
Rustines...
L'autre jour un vieil ami prof d'Histoire-Géo à la retraite, passionné de vélo, m'appelle pour prendre de mes nouvelles, et me dit: " Alors, comment va ton activité de rustine de l'éducation nationale?"
lundi 1 mars 2010
Parcours Atypique 1
J’ai rencontré ce garçon en février 2009 : Ses parents ont fait appel à moi suite à un échange avec l’école. Celle-ci venait de leur annoncer que leur fils ne pourrait pas suivre une scolarité normale, le redoublement de son CE1 n’ayant rien changé à ses lourdes difficultés, l’école envisageait donc de l’orienter vers une structure spécialisée.
Déconcertés, dans l’incompréhension totale, les parents furent rassurés par mon diagnostic : Cet enfant a des difficultés, mais qui sont tout à fait surmontable, avec du travail, dans le cadre d’une remise à niveau personnalisée. Je l’ai pris en charge à raison de 2 séances par semaine, soit 3h hebdomadaires, plus un cours quotidien aux vacances de Pâques. Nous sommes rentrés dans une dynamique de travail, malgré de nombreux obstacles, dus en partie à la personnalité de l’enfant. Rapidement fut constatée une amélioration de ses résultats scolaires. Avec un bon troisième trimestre, cet enfant est passé en CE2 sans aucune opposition de la part de l’école. Nous avons continué à travailler en juillet et en août 2009, puis une séance par semaine depuis septembre. Aujourd’hui, 1er mars 2010, cet élève a atteint un niveau tout à fait satisfaisant, qui nous permet d’envisager un bon passage en CM1. L’enfant a gagné en confiance, et connaît ses innombrables possibilités, il a compris la notion d’effort, et apprécie avec fierté ses propres réussites.
J’ai rencontré ce garçon en sept 2009, avec une question surprenante des parents : « Pensez-vous qu’il y a encore un espoir ? » Imaginez-vous ce qui peut se passer dans la tête d’un enfant entendant ces paroles … Attention à la dévalorisation, elle est la première responsable de l’échec scolaire ! Bien sûr, ai-je répondu, évidemment ! Il y a toujours de l’espoir !
Comment en sont-ils arrivés là ?
D’importantes difficultés scolaires ont été relevées dès le départ, avec un redoublement du CP. Dès le CE1/CE2, l’école a parlé d’une future orientation en 6èmeSegpa. Le CE2 a passé, puis le CM1, et le CM2. Personne au sein de l’école ne s’est soucié d’offrir une « chance » à cet élève de sortir de l’échec, ou bien justement, de lui reconnaître des capacités. N’est ce pas le devoir des enseignants ? Ne sont-ce pas les droits de l’enfant ? Certes un PPRE a été suivi, 1/2 h par semaine, sans effet…C’est tout ! C’est tout ce que l’école a proposé pour aider cet enfant face à ses difficultés dans les apprentissages premiers. Les parents démunis ont fait de leur mieux pour assurer un soutien permanent. Comment peut-on ainsi laisser un enfant de côté pendant 4 années de primaire, en lui attribuant un futur tout tracé, en l’écartant d’emblée ? Qui est responsable de l’échec scolaire ? On a tendance à faire porter ce fardeau à l’élève lui-même, c’est une grossière erreur ! Il est facile de se décharger ainsi sur l’enfant en souffrance, si vulnérable, mais les conséquences sont graves, en le laissant sombrer dans la dévalorisation… De mon point de vue, il ne s’agit pas là d’anticipation mais de pure démission !
Arrivé aux évaluations de fin de CM2, le dossier scolaire dit: « L’élève possède quelques compétences de niveau CE2, orientation proposée : 6ème Segpa ». Les parents ont refusé, un compromis a été choisi : une 6ème de consolidation.
Mon diagnostic : Cet enfant a de grandes capacités mais ne le sait pas encore, car il a évolué dans un sentiment d’échec permanent. Effectivement les apprentissages de base n’ont pas été consolidés. Nous avons commencé un programme de rattrapage personnalisé, à raison d’une séance par semaine, ainsi que des cours complémentaires pendant les vacances. Aujourd’hui, 1er mars 2010, l’élève atteint 11.5 de moyenne générale, ce qui est nouveau pour lui. Il commence à ressentir un peu de confiance en lui, mais reste fragile sur ce point. Il commence à s’organiser dans son travail, et gagne en autonomie, c’est une vraie victoire. Au départ persuadé de n’arriver à rien sans assistance, l’enfant découvre qu’il est capable de certaines choses par lui-même. C’est une forme de libération qui s’opère. Il fait preuve de curiosité, ça aussi c’est nouveau, et très positif. Cet élève est passé d’une forme de passivité exécutive à une appropriation active de son travail scolaire. Il participe, et en apprécie les retours. Son existence est en train d’évoluer de manière positive. Je suis très satisfaite des résultats obtenus, même si sa progression prend du temps, car au regard du parcours subi, nous avons déjà fait un grand pas en avant. Malheureusement, nous ne pouvons envisager une orientation autre que la 5ème de consolidation. Mais le plus important est que cet enfant trouve un équilibre et un bien-être, dans des accomplissements et des réalisations liés à ses propres choix, et à toutes ses compétences.
Il n’y a pas de mauvais élève, mais un mauvais système d’enseignement généralisé qui écarte de plus en plus d’enfants d’un cursus qui renforcerait leurs réelles capacités, si celles-ci étaient prises en compte. Quel est le rôle de l’école ? Qui est responsable de l’échec scolaire grandissant ? Comment adapter le système scolaire aux besoins de tous nos élèves dans les apprentissages premiers, sans en exclure un seul ? Sûrement pas en supprimant des milliers de postes d’enseignants, face à des effectifs de classes déjà beaucoup trop importants, et des programmes officiels de plus en plus lourds…
La société de demain se construit dans nos écoles d’aujourd’hui !
Sandrine Picard
Professeur particulier
Soutien Personnalisé
Déconcertés, dans l’incompréhension totale, les parents furent rassurés par mon diagnostic : Cet enfant a des difficultés, mais qui sont tout à fait surmontable, avec du travail, dans le cadre d’une remise à niveau personnalisée. Je l’ai pris en charge à raison de 2 séances par semaine, soit 3h hebdomadaires, plus un cours quotidien aux vacances de Pâques. Nous sommes rentrés dans une dynamique de travail, malgré de nombreux obstacles, dus en partie à la personnalité de l’enfant. Rapidement fut constatée une amélioration de ses résultats scolaires. Avec un bon troisième trimestre, cet enfant est passé en CE2 sans aucune opposition de la part de l’école. Nous avons continué à travailler en juillet et en août 2009, puis une séance par semaine depuis septembre. Aujourd’hui, 1er mars 2010, cet élève a atteint un niveau tout à fait satisfaisant, qui nous permet d’envisager un bon passage en CM1. L’enfant a gagné en confiance, et connaît ses innombrables possibilités, il a compris la notion d’effort, et apprécie avec fierté ses propres réussites.
J’ai rencontré ce garçon en sept 2009, avec une question surprenante des parents : « Pensez-vous qu’il y a encore un espoir ? » Imaginez-vous ce qui peut se passer dans la tête d’un enfant entendant ces paroles … Attention à la dévalorisation, elle est la première responsable de l’échec scolaire ! Bien sûr, ai-je répondu, évidemment ! Il y a toujours de l’espoir !
Comment en sont-ils arrivés là ?
D’importantes difficultés scolaires ont été relevées dès le départ, avec un redoublement du CP. Dès le CE1/CE2, l’école a parlé d’une future orientation en 6èmeSegpa. Le CE2 a passé, puis le CM1, et le CM2. Personne au sein de l’école ne s’est soucié d’offrir une « chance » à cet élève de sortir de l’échec, ou bien justement, de lui reconnaître des capacités. N’est ce pas le devoir des enseignants ? Ne sont-ce pas les droits de l’enfant ? Certes un PPRE a été suivi, 1/2 h par semaine, sans effet…C’est tout ! C’est tout ce que l’école a proposé pour aider cet enfant face à ses difficultés dans les apprentissages premiers. Les parents démunis ont fait de leur mieux pour assurer un soutien permanent. Comment peut-on ainsi laisser un enfant de côté pendant 4 années de primaire, en lui attribuant un futur tout tracé, en l’écartant d’emblée ? Qui est responsable de l’échec scolaire ? On a tendance à faire porter ce fardeau à l’élève lui-même, c’est une grossière erreur ! Il est facile de se décharger ainsi sur l’enfant en souffrance, si vulnérable, mais les conséquences sont graves, en le laissant sombrer dans la dévalorisation… De mon point de vue, il ne s’agit pas là d’anticipation mais de pure démission !
Arrivé aux évaluations de fin de CM2, le dossier scolaire dit: « L’élève possède quelques compétences de niveau CE2, orientation proposée : 6ème Segpa ». Les parents ont refusé, un compromis a été choisi : une 6ème de consolidation.
Mon diagnostic : Cet enfant a de grandes capacités mais ne le sait pas encore, car il a évolué dans un sentiment d’échec permanent. Effectivement les apprentissages de base n’ont pas été consolidés. Nous avons commencé un programme de rattrapage personnalisé, à raison d’une séance par semaine, ainsi que des cours complémentaires pendant les vacances. Aujourd’hui, 1er mars 2010, l’élève atteint 11.5 de moyenne générale, ce qui est nouveau pour lui. Il commence à ressentir un peu de confiance en lui, mais reste fragile sur ce point. Il commence à s’organiser dans son travail, et gagne en autonomie, c’est une vraie victoire. Au départ persuadé de n’arriver à rien sans assistance, l’enfant découvre qu’il est capable de certaines choses par lui-même. C’est une forme de libération qui s’opère. Il fait preuve de curiosité, ça aussi c’est nouveau, et très positif. Cet élève est passé d’une forme de passivité exécutive à une appropriation active de son travail scolaire. Il participe, et en apprécie les retours. Son existence est en train d’évoluer de manière positive. Je suis très satisfaite des résultats obtenus, même si sa progression prend du temps, car au regard du parcours subi, nous avons déjà fait un grand pas en avant. Malheureusement, nous ne pouvons envisager une orientation autre que la 5ème de consolidation. Mais le plus important est que cet enfant trouve un équilibre et un bien-être, dans des accomplissements et des réalisations liés à ses propres choix, et à toutes ses compétences.
Il n’y a pas de mauvais élève, mais un mauvais système d’enseignement généralisé qui écarte de plus en plus d’enfants d’un cursus qui renforcerait leurs réelles capacités, si celles-ci étaient prises en compte. Quel est le rôle de l’école ? Qui est responsable de l’échec scolaire grandissant ? Comment adapter le système scolaire aux besoins de tous nos élèves dans les apprentissages premiers, sans en exclure un seul ? Sûrement pas en supprimant des milliers de postes d’enseignants, face à des effectifs de classes déjà beaucoup trop importants, et des programmes officiels de plus en plus lourds…
La société de demain se construit dans nos écoles d’aujourd’hui !
Sandrine Picard
Professeur particulier
Soutien Personnalisé
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